Très jolie rencontre avec cette toute jeune auteure autour d’un café, par un bel après-midi d’automne.
A 18 ans Sylvie découvre le nom de la maladie héréditaire qui hante sa famille.
La Chorée de Huntington.
C’est d’abord sa grand-mère qui est atteinte de ce mal puis son père et certains de ses oncles.
C’est le choc!
Plus tard, elle fera le test pour savoir si elle est, elle aussi, porteuse de ce gène. La réponse est oui.
C’est une de ces maladies sournoises dont on peut être porteur sans que les symptômes se déclarent tout de suite.
Il faut apprendre à vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête, véritable bombe à retardement.
Ce lourd héritage pèse sur le coeur de Sylvie qui continue sa vie de jeune femme active et exerce le métier de comptable dans l’entreprise Nicollier groupe à Fully. La précision des chiffres avant d’apprendre à ciseler les mots.
Trouver les mots qui décrivent cette souffrance.
Accompagner sa famille, son père, sur le chemin de cette maladie évolutive.
En thérapie, Sylvie commence à écrire.
Formuler à voix haute, puis coucher sur le papier les mots pour dire l’indicible. Elle peaufine son recueil de poèmes pendant trois ans. Enfin, elle laisse derrière elle les petites phrases décourageantes qui paralysent toute créativité. Sa rencontre avec le Cercle des Créateurs l’encourage dans cette voie. Ce cercle se retrouve une fois par mois pendant un an et divers projets créatifs vont éclore.
Anne-Loïse Lattion anime ces ateliers dans l’espace Opalune à Grimisuat.
Sylvie continue son chemin poétique, elle cherche le mot juste pour formuler avec précision et délicatesse, la souffrance de l’accompagnement et sa peur de la maladie qui va se déclarer tôt ou tard. Elle veut que sa poésie soit utile à d’autres.
Elle choisit le style poétique car expliquer serait trop sec et stérile.
Elle cisèle ses poèmes comme un orfèvre jusqu’à trouver le mot essentiel qui vous touche au coeur.
Plus qu’un témoignage, ce recueil atteint l’universel.
Son livre est un hommage à la poésie, elle aime la sobriété et la noirceur, la beauté et la mélancolie.
Parmi ses auteurs préférés elle cite Baudelaire quelle découvre à 15 ans, puis Damien Murith pour la sombre brutalité et François Cheng pour la sublimation, et enfin Amélie Nothomb pour le choix des mots
Osez la poésie et lisez La Mystérieuse. !
« Ecrire
pour exhaler l’inexprimable.
Ecrire !
dans un fracassant murmure,
Un paisible vacarme.«