Je n’avais rien lu de cette autrice, depuis Les Déferlantes, ce magnifique roman paru il y a quelques années qui se passe à la Hague, une histoire de tempête en mer.
Là, je me suis laissée emmener à Venise et plus précisément sur l’île de Torcello.
Sur cette île presque abandonnée, on trouve une Basilique de style orthodoxe, quelques maisons encore habitées, des marécages, des terrains vagues et une mystérieuse ferme.
Ce lieu est attirant par son charme solitaire et tranquille à l’opposé de la foule bruyante de Burano et de Venise.
Jess est une très jeune femme en quête d’indépendance. Elle vivote à Venise en proposant des visites guidées en ligne. Sur le point de devoir quitter son appartement, récemment mis en vente, elle trouve un travail d’appoint auprès de Maxence, fameux avocat pénaliste en couple avec l’exubérant Colin.
Maxence habite une immense vieille ferme sur cette île où, entre deux affaires criminelles, il poursuit un projet magnifique: redessiner, sauver les jardins qui bordent sa maison, livrée aux ravages de la montée des eaux.
Un projet fou auquel Jess adhère immédiatement. Pourtant, elle peine à trouver sa place dans cette ferme mais elle est sous le charme. Elle ne peut se résoudre à quitter cet emploi qui la rabaisse au rang de bonne.
Qui est-elle ? Quelle est sa place ? Gouvernante, assistante, aide-ménagère ?
Son identité est en jeu mais elle ne peut quitter cette île au charme suranné ni Venise et ses ruelles ensorcelantes. Nous naviguons avec elle entre recherche identitaire et confrontation avec l’art à chaque coin de rue. Elle sait qu’elle va devoir partir pour s’affranchir, faire ses propres choix quitte à revenir un jour sur l’île de Torcello prête à relever de nouveaux défis, plus personnels.
Les pages sur Venise sont envoûtantes et originales malgré tout ce qui a déjà été écrit sur ce sujet.
Claudie Gallay trouve le ton, le bon angle pour nous parler de la problématique de Venise , du sur tourisme et du charme des vénitiens.
Sa description de Torcello m’a rappelé un voyage que j’y ai effectué il y a longtemps. J’avais été particulièrement sensible, à l’époque, au vent d’automne, aux herbes folles, au village abandonné et à la Basilique scintillante au milieu de ce décor désertique et austère.