RENTREE LITTERAIRE 2019
Jean-Paul Dubois est de ces auteurs qui possèdent leur propre langue et c’est beau !
Il a l’art de raconter la vie de gens ordinaires, comme vous et moi, pour en faire des êtres à part entière, comme vous et moi.
Le roman commence dans une prison de Montréal. Paul Hansen purge sa peine dans la même cellule que Horton, un Hell’s Angels incarcéré pour meurtre.
Que fait Paul Hansen dans cette cellule ? Quelle est son histoire ?
Nous le découvrons petit à petit au fil du roman, par petites touches, par bribes. On se doute bien que son histoire est singulière et que c’est un tendre qui exécute sa punition sans broncher.
Ce roman nous emmène dans son univers des paysages du Jutland, aux rues de Paris en mai 68, pour arriver à Montréal. Ce fils de pasteur parle de ses parents avec une infinie tendresse et une infinie dérision. Nous cheminons avec lui sur son parcours personnel et l’on voudrait ne jamais le quitter. Jean-Paul Dubois sait parler des sentiments avec pudeur et délicatesse. Il sait faire parler les hommes. Il sait leur faire dire leurs bouleversements, leurs blessures. Toujours au travers du quotidien de vies ordinaires, il libère les écrans et les armures pour nous livrer de vrais hommes, libres ! Peut-on parler de masculinité positive ? Je n’irai pas jusque là, par contre, à chaque fois je tombe amoureuse de ses personnages.
C’est l’un des plus beaux romans de J.P. Dubois depuis Une vie française et Kennedy et moi.