« Quand une lecture vous élève l’esprit, et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger l’ouvrage ; il est bon, et fait de main d’ouvriers. »
La Bruyère.
En fouinant sur Instagram je tombe sur cette citation. C’est beau, chaque mot est à sa place ! Ça me convient parfaitement, en ce moment je trouve de bons romans. Je suis dans une période faste. Avec bonheur, je retrouve une de mes écrivaines favorites Elif Shafak. Vous vous souvenez peut-être de « La Batârde d’Istanbul », ou de « Soufi mon amour », sans oublier « Crime d’honneur », le plus magistralement réussi.
Ici, sous ce titre bizarre, nous retrouvons Istanbul et ses quartiers, la Rue des bordels, le cimetière des abandonnés. Nous sommes loin d’un conte des mille et une nuits. Ce qui est étrange c’est la construction de ce roman. Une nouvelle étude scientifique prétend qu’après notre mort notre cerveau fonctionne encore pendant 10 minutes et 38 secondes avant de s’éteindre complètement. Nous ne sommes plus là et nous sommes encore là.
Elif Shafak reprend cette hypothèse pour raconter la vie de Leila Tequila, prostituée retrouvée dans une poubelle, morte, assassinée.
Au fond de cette poubelle, le cerveau de Leila Tequila lui envoie des flashs, des souvenirs, son enfance, ses amis et ainsi elle déroule son histoire et celle des personnes de son entourage atypique. Mais comment est-elle arrivée dans cette poubelle ? C’est magnifique, émouvant et parfois drôle. On est touchés par les liens qui unissent Leila et ses 5 amis. Une forte amitié à la vie à la mort !
C’est une vie de femme des années 60 à aujourd’hui. Elle raconte ses luttes et ses défis de façon très personnelle, intime et c’est poignant déchirant et bouleversant !
Le courage, la solidarité les droits des plus faibles habitent ce roman sans grand discours ni langue de bois, avec justesse et sincérité.