Ce roman social à sensations se déroule dans le New-York des années 1870
New-York fête la nouvelle année entre opulence et misère.
Dans les beaux quartiers, le juge Stallworth a pour grand projet d’éradiquer le vice de l’un des coins les plus gangrénés de la ville, le tristement célèbre triangle noir.
Avec l’aide de son fils, Edward, pasteur moralisateur aux sermons incendiaires, et de son gendre, Duncan, jeune avocat promis à un brillant avenir, le juge compte bien faire un exemple retentissant en annihilant une lignée corrompue de criminelles : Les Shanks.
Ces deux familles vont se croiser et se confronter de la pire des façons.
Là où le juge voit le vice la famille pauvre n’y voit que de la débrouille.
Nous ne sommes pas dans Downton Abbey où les riches et les pauvres se côtoient en toute bienveillance.
Ici, c’est l’affrontement. Personne n’est gentil, ils sont tous méchants dans ce livre captivant.
On plonge dans ce roman comme dans un feuilleton du 19e siècle.
Les taudis insalubres de New-York créent un décor steampunk. La misère est réelle crasseuse et maladive, pas de romantisme mais une lutte quotidienne pour la survie.
Toutes les combines, tous les stratagèmes pour gagner quelques sous sont échafaudés minutieusement.
Les riches veulent lutter contre la délinquance mais pas uniquement avec des prières. Leur sens de la justice bien pensante est mis à rude épreuve face à ces malfrats bien entraînés. Les différentes couches de l’intrigue vont concerner tous les membres composant cette famille si riche et si sûre d’être dans le droit chemin.
Mais le mal s’insinue même parmi croyants.
Les Shanks, ont développé un sens du trafic le plus machiavélique. Ils sont odieux, sincères et attachants malgré tout.
Les riches sont fourbes, corsetés dans leurs convictions religieuses et tellement sûrs d’avoir raison. Ils sont touchants de naïveté mais cruels et déterminés.
Pas de méchants ni de gentils pour M. McDowell qui considère l’institution familiale, comme un véritable cauchemar.
Ce gros bouquin m’a passionnée.
Les intrigues sont complexes et se multiplient. On suit l’évolution de chacun des personnages dans un suspens bien distillé.