Dérangeant et déchirant !

l'empreinteEtudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l’épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis.

Elle enquêtera inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable. J’ai pris cette introduction chez Babelio, tellement ce livre est difficile voire impossible à résumer.

C’est un récit et c’est construit comme un roman. Une enquête qui reprend les différents éléments de cette horrible affaire.

Encore une histoire de pédophilie me direz-vous ! Oui mais celle-ci est différente, par la façon dont elle est racontée, par le questionnement qu’elle soulève. Il y a d’une part le documentaire journalistique qui décortique les différents éléments de l’enquête et d’un autre côté il y a le voyage intérieur, l’introspection de l’auteure. Elle revit son enfance, certaines scènes plus particulièrement et des souvenirs douloureux remontent à la surface. A partir de là, le livre bascule et devient original et passionnant. Bien que les deux histoires soient sordides, le fait qu’elles s’entremêlent façonne tout l’intérêt du livre.

Alexandria nous emmène en reportage dans la tragique enfance de Langley et ce ne sont pas que des mots, des images apparaissent, insoutenables. On est projeté dans l’enfer. En parallèle l’auteure nous raconte son enfance de petite fille choyée. Incrédule par moments, souvent révoltée, elle fera les ruptures salutaires avec sa famille pour sauver sa peau et trouver qui elle est. Rick Langley n’a pas eu ce privilège. Pas d’échappatoire, personne pour le sauver avant qu’il commette l’irréparable.

Pas de complaisance dans ce livre mais une forme de compassion dérangeante. Un récit journalistique digne de Truman Capote dans « De sang froid – Folio »

Promis, ma prochaine chronique sera joyeuse !

 

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Crédit photo lepoint.fr