Il y a un peu plus d’un mois, je vous invitais à célébrer ma première année de Libraire Solitaire.
Deux journées portes ouvertes, des Friandises littéraires, des cadeaux, du thé de Noël, quelques fêtes de famille, un séjour à l’hôpital pour l’homme de ma vie, tout cela a eu raison de mon précieux sens de l’organisation.
Je ne vous ai pas oublié, chers amis lecteurs. Je n’arrivais tout simplement pas à écrire, à vous écrire. Chaque fois que je m’approchais de mon cahier vert, une urgence se rappelait à mon souvenir.
Ma résolution de janvier, s’il en faut une, sera de m’imposer, de m’octroyer, un jour d’écriture pour vous donner un rendez-vous hebdomadaire, quoiqu’il arrive. En plus, durant cette période mouvementée, tous les livres que j’ouvrais me tombaient des mains. Marre des viols, des enfants maltraités, séquestrés, des Road Trips cauchemardesques. !
La vague « Metoo » aurait-t-elle libéré la parole jusque dans la littérature ? Tant mieux ! Mais j’ai envie d’autre chose !
J’ai trouvé quelques romans doux pour traverser cette période aride. Je vous en parle ici !
RACHID BENZINE – AINSI PARLAIT MA MERE – SEUIL – CHF 22,10
Rachid Benzine est professeur de lettres, islamologue et chercheur. Il a écrit plusieurs livres pour expliquer le Coran et entamer le dialogue interreligieux. Son titre le plus connu est celui où il parle avec Delphine Horvilleur : « Les mille et une façons d’être juif et musulman ». Ici il signe son premier roman. Il nous parle de sa mère illettrée, femme de ménage qui a élevé seule ses trois garçons. Sa mère ne sait pas lire et Rachid Benzine, à son chevet, lui lit toujours le même livre : « La peau de chagrin » de Balzac. A chaque moment de la journée quand elle se sent disponible ou quand elle a besoin d’être apaisée, elle lui réclame cette lecture bénéfique. Un adorable petit livre-bijou. Un hommage tendre à sa mère et à la lecture.
SOFIA AOUINE – RHAPSODIE DES OUBLIES – LA MARTINIERE – CHF 30,60 –
Nous sommes dans le quartier de la Goutte d’or à Barbes, quartier multiculturel s’il en est. L’humour et la violence se côtoient.
Abad 13 ans vit dans ce quartier. 13 ans c’est l’âge des possibles, la sève coule, le cœur est plein de ronces, l’amour et le sexe lui torturent la tête. Il y a quelque chose de « La vie devant soi » de Romain Gary dans ce roman. Avec peut-être une poésie plus noire proche de notre époque.
Un charmant premier roman ! Une belle réussite !
VALÉRIE PERRIN – CHANGER L’EAU DES FLEURS – POCHE – CHF 15,10 –
La couverture m’interpelle et me repousse. Encore une niaiserie mêlée de psy-rose et gavée de développement personnel ! ?
Pas tant que ça ! Non c’est plutôt un bon roman ! Tout y est, le couple mal assorti, un métier ennuyeux, une vie sans charme et sans couleurs. L’héroïne passe de garde-barrière à gardienne de cimetière. Les drames de la vie se croisent dans ce lieu du Repos éternel. Alors que tous ces chagrins pourraient plomber le roman, la magie opère.
J’ai eu envie d’être gardienne de cimetière en lisant ce livre. J’ai été très touchée par le soin qu’elle apporte aux tombes les plus esseulées, les fleurs qu’elle met pour embellir un monument que plus personne ne visite.
Violette, l’héroïne est une magicienne. Comment en est-elle arrivée à exercer ce métier avec tant de délicatesse ? Il faut lire le roman pour le découvrir.
Merci chers amis lecteurs ! Merci de me lire ! Merci pour vos encouragements et vos mots doux lors des journées portes ouvertes.
A bientôt !
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