DIMANCHE 27 mai.
Pas très envie d’écrire. !
Je déploie plusieurs stratégies d’évitement pour m’éloigner de la page blanche.
Pourtant, j’ai lu de bons livres ces derniers jours et je voudrais en parler.
C’est curieux, quand je lis un bon livre et que j’ai envie de partager mon enthousiasme, je pense d’abord à en discuter, à le présenter au club de lecture plutôt que d’écrire une chronique.
Ecrire une chronique n’est pas encore inscrit dans mes gênes. !
J’ai toujours plein d’autres choses à faire !
Plein de choses plus importantes comme le tricot, faire à manger ou répéter une chorégraphie….
Quoique, répéter une chorégraphie provoque les mêmes stratégies d’évitement… Vite, d’abord finir ça et encore ça et finalement je n’ai plus le temps.
Mais parlons de ce dernier livre que j’ai lu.
Philippe Claudel – L’archipel du chien
Son dernier roman paru cet automne.
Certaines lectrices du club en ont parlé avec enthousiasme et délicatesse et ça m’a intriguée.
Jamais rien lu de cet auteur.
Je crains un peu les auteurs français trop encensés et qui semblent plaire à tout le monde.
J’ai d’abord été agréablement surprise par le style.
Elégant et sincère avec des mots qui touchent juste.
Ensuite l’intrigue est amenée délicatement, par petites touches, sans les grosses ficelles du suspens.
Un village sur une île, une petite vie tranquille.
Trois corps échouent sur la plage et le village va basculer dans la tragédie.
Mais là encore, surprise, pas de cadavres coupés en morceaux, pas d’enquêtes policières en gros sabots.
Non rien de tout ça, juste la vie du village qui va changer irrémédiablement.
Que vont faire les gens du village de ces trois cadavres de jeunes migrants. ?
Le suspens est posé, je n’en dirai pas plus.
A vous de découvrir la suite.
La première phrase m’a accrochée :
« Vous convoitez l’or et répandez la cendre «
J’aime partager cette lecture car les migrants qui échouent sur les plages de la Méditerranée me touchent beaucoup.
Je me souviens d’un article dans un journal l’été passé,
« Des corps de jeunes filles s’étaient échoués sur une plage en plein milieu de l’été et au milieu des baigneurs. »
La photo était choquante.
Les corps sans vie à peine recouverts d’un linge ou d’une couverture … et quelques mètres plus loin les corps à moitié nus des baigneurs qui s’étaient prudemment tirés de quelques mètres sans toutefois risquer de gâcher leur journée de soleil.
Je ne crois pas que je serais restée sur cette plage à côté des cadavres de ces jeunes filles.
J’aurais quitté la plage ou alors j’aurais veillé ces corps pour leur garder un peu de dignité.
Peut-être que j’aurai créé un autel de sable, au milieu des châteaux de sable .
Broché 32,80 CHF