Ce cher Jean Teulé !
Il m’avait beaucoup amusée dans ces précédents livres.
Notamment dans Le Montespan qui décrivait le vie infernale imposée au pauvre Marquis de Montespan, sa femme ayant été choisie par le roi pour devenir une de ses favorites.
Il ne restait plus au Mari qu’à s’incliner devant le choix du Roi.
Avec son humour grinçant, Jean Teulé nous racontait les pérégrinations de ce mari qui se désignait lui-même comme le plus grand cocu de France.
C’est ça la recette de Jean Teulé, il prend un fait historique, fait-divers ou anecdote de l’Histoire et il en fait un roman caustique.
Dans son dernier livre : Entrez dans la Danse
On est à Strasbourg en juillet 1518.
La ville est ravagée par la maladie, la pauvreté et la famine.
Le 12 juillet 1518, une femme entre en transe et mue par une force irrépressible danse toute seule dans la ville pendant des heures.
Bientôt rejointe, comme aimantés, par des hommes et des femmes qui commencent à tourner virer sur eux-mêmes et à la suivre jusqu’à tomber, morts d’épuisement.
Chez Jean Teulé, les morts sont vraiment morts. Pour de vrai !
Ils ne se relèvent pas quand vous tournez la page.
Ce mal étrange se répand dans toute la ville. Certains notables s’inquiètent et se demandent ce qui arrive à ces pauvres gens.
Chez Jean Teulé, les pauvres sont vraiment pauvres et quand ils ont faim ils ont vraiment faim.
Si pauvres et affamés qu’ils en viennent à manger leurs enfants.
Ce qui expliquerait peut-être ce mal étrange.
L’humour féroce de Jean Teulé n’est pas parvenu à me faire oublier l’horreur.
Nous ne sommes pas dans Hannibal Lecter, sinistre personnage du Silence des agneaux, où on pouvait décrocher de l’horreur en sachant que c’est une fiction.
Non là, chez J. Teulé on ne s’échappe pas de l’horreur.
Même en savourant le style de Teuléqui est aussi féroce avec les riches qu’avec les pauvres, je me suis sentie piégée par ce livre.
Je n’ai pas réussi à en rire !
Tellement bien construit ce roman, qu’on tourne les pages pour connaître le fin mot de l’histoire mais on est sans cesse ramenés à :
Putain, ils mangent leurs enfants !