La fascination du sordide !

Voyage au bout de l’horreur !

Né_d'aucune_femmeCe livre m’a fait cauchemarder, pour de vrai. Plusieurs nuits durant, quand je sombrais lentement dans le sommeil, le personnage de Rose se glissait dans mes rêves et je vivais les scènes que j’avais lues précédemment. Rose a été vendue par son père, à 14 ans, au châtelain du village d’à côté et c’est Barbe Bleue. Dans ce livre, il y a le père et la jeune fille, vendue pour quelques sous, pour soulager momentanément la famille. Le châtelain c’est l’ogre et Barbe Bleue à coté c’est un Mickey. La sorcière complètement folle, gardienne du château, complète le tableau de ce conte maléfique. Quelques humains traversent cette histoire, heureusement, mais pas suffisamment incarnés pour apporter du réconfort à Rose.

Ce livre vient de recevoir le Grand Prix des Lectrices de Elle et le Prix des Libraires 2019. Il est encensé par la critique. Dans les salons et les émissions littéraires, on parle avec admiration du style de Franck Bouysse.

Et c’est ça le pire ! Peut-on bien écrire la torture, les sévices et les viols multiples ? Peut-on bien écrire le viol ? Du viol comme un des beaux arts. …? Non ! Toute description du viol est insupportable. Tolérable dans le cri, elle devient cauchemardesque avec du style.

Je ne vous résumerai pas ce livre ! C’est un poing dans la gueule ! Ça ne se résume pas ça vous frappe de plein fouet ! Peut-on se gausser d’avoir aimé ce livre ? Vous aimez avoir mal ? Vous aimez souffrir ? Lisez ce livre ! Sinon il y en a plein d’autres.

Faut-il à ce point décrire l’horreur pour réveiller l’intérêt du lecteur ? Le lecteur manque-t-il à ce point d’imagination, qu’il faille lui livrer tous les détails de multiples viols avec tortures pour lui faire ressentir l’horreur ? Pour ma part, quelques mots auraient suffit. J’ai suffisamment de vécu et d’imagination pour m’épargner toutes ces descriptions. D’où vient cette fascination pour le sordide ?

Ce livre m’a traumatisée. Et le pire c’est de voir l’auteur dans le salon de la Grande Librairie parler de son roman en toute tranquillité. J’aurais aimé qu’il en soit malade. J’aurais voulu qu’il dénonce, qu’il ait un message, mais pas cette tranquillité.

Ce qui est supportable dans un roman policier devient grotesque dans un roman.

 

 Broché CHF 33,50
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Crédit photo Le courrier